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LE SERSOU
Etude de Géographie Humaine (Premier article)
Au sud du massif de l'Ouarsenis et à une centaine de kilomètres de la Méditerranée, le Sersou est une région de hautes terres (950 mètres d'altitude moyenne) soumises à des nuances climatiques semi- arides. Territoire faiblement peuplé et zone de pâturages pour les pasteurs des confins sahariens, cette frange pionnière est abordée à une date tardive — après 1880 — par des Européens cultivateurs de céréales. Cette implantation, dernier épisode de la colonisation en Algérie, pose le problème des relations avec les premiers occupants, permanents ou temporaires, et ouvre la voie à un peuplement musulman très rapide depuis 1920.
Les Arabes désignent sous le nom de Sersou, terme d'origine berbère encore mal interprété, une large bande imprécise insérée entre les montagnes du Tell et les territoires à alfa. Les colons différencient à l'intérieur de cette zone les trois secteurs agricoles de Burdeau, Vialar et Tiaret. Nous arrêtons le Sersou vers le Nord à la barrière gréseuse du Djebel Guezoul, puis à la ligne de partage des eaux entre les affluents du Chéliff et ceux du Nahr Ouassel (cf. fig. 1). La limite orientale choisie est un front de colonisation jalonné par les centres de Taine, Bourbaki, Hardy et de Foucauld. Au Sud, la région s'arrête au pied des chaînons du Djebel Nador, laissant à l'écart Trézel, étape sur la route d'Aflou et seule réussite administrative et commerciale dans le Sud. La frontière méridionale part donc de Foucauld, suit la base du Nador jusqu'à la Koudiat Mer- kouna, puis passe par la Montagne Carrée (Sidi El Abd) pour rejoindre les montagnes boisées de la région de Frenda, cap avancé du Sersou vers l'Ouest.